A l’issue du Forum franco-allemand des 7 et 8 novembre, les organisations syndicales franco-allemandes ont fait une déclaration commune appelant les deux gouvernements à œuvrer pour une Europe sociale et des solidarités renforcées.
Les 7 et 8 novembre, le DGB allemand, l’Unsa, la CGT, la CFTC, FO et la CFDT étaient réunis à Paris dans le cadre du Forum syndical franco-allemand. A l’issue de ces deux journées, elles ont produit une déclaration intitulée « L’Europe que nous voulons ». Alors que l’on commémore l’armistice qui a mis fin à la guerre de 14-18, les organisations syndicales ont rappelé « qu’une paix durable ne peut être établie que sur la base de la justice sociale ». Elles estiment que « Les politiques économiques aujourd’hui mises en œuvre dans l’UE menacent les acquis en matière de droits sociaux et environnementaux et de démocratie sociale dans les Etats-membres. »
Pour ces organisations, le moteur franco-allemand de l’Europe est « déterminant pour trouver des solutions aux multiples défis auxquels l’UE est confrontée. » Elles demandent une réforme de la gouvernance européenne. Celle-ci passe par « la création d’un fonds monétaire européen placé sous le contrôle du Parlement européen » mais aussi par « un budget commun suffisant pour la zone euro afin de moderniser les infrastructures dans le sens d’une transition juste » et « un stabilisateur pour atténuer les chocs asymétriques dans la zone euro. »
Les organisations syndicales franco-allemandes revendiquent « Une autorité de travail européenne (…) pour empêcher la compétition déloyale » et lutter efficacement contre le dumping social, fiscal et de salaire. De plus, « A l’approche de nombreuses échéances cruciales pour l’avenir de l’Europe (…) Le progrès social doit désormais devenir prioritaire par rapport à toute autre considération », affirme la déclaration.
Solidarité avec les pays frontaliers du pourtour méditerranéen
Ces organisations récusent « l’idée d’une Europe forteresse. Nos traditions et nos valeurs nous demandent d’accueillir et d’offrir hospitalité à tous ceux qui cherchent refuge chez nous. Bien entendu, cet accueil doit être solidaire, notamment avec les pays frontaliers du pourtour méditerranéen (…) Ceux qui viennent en aide aux réfugiés, sur notre territoire ou à bord des navires en Méditerranée doivent être soutenus et protégés. Le sauvetage en mer est une obligation du droit international. »
Pour ces organisations, « Le socle européen des droits sociaux, proclamé en 2017 à Göteborg, est un signe de bonne volonté (…) Nos organisations plaident en faveur d’une convergence sociale renforcée entre nos deux pays et considèrent que l’approfondissement de la coopération entre la France et l’Allemagne constitue un atout majeur pour une Europe sociale et des solidarités renforcées. »