Guillaume Mercier, IÉSEG School of Management et Ghislain Deslandes, ESCP Business School
Si les phénomènes de désenchantement et de désengagement des salariés au travail ne sont pas nouveaux, la crise du coronavirus pose cependant de manière ardente la question du sens du travail et de la place des relations interpersonnelles en entreprise. L’obligation actuelle d’adapter les modalités de travail (télétravail, visioconférences, etc.) amène une redéfinition des relations interpersonnelles, réduites, virtualisées, instrumentalisées, amputées notamment de leur dimension conviviale et informelle.
À terme, reconstruire ces relations interpersonnelles ne sera pas chose aisée et nécessitera de repenser en profondeur les modes de management. Nous proposons que la vertu de bienveillance – dont la mode actuelle déforme parfois le sens et manque la perspective proprement éthique – aura un rôle à jouer dans ce renouvellement.
Mais qu’est-ce tout d’abord que la bienveillance ? Elle est cette disposition qui consiste à vouloir le bien de l’autre, à se tourner résolument vers autrui, à se mettre à son écoute, en quelque sorte à le servir. C’est un exercice exigeant d’attention, dont la philosophe Simone Weil disait qu’elle est « la forme la plus rare et la plus pure de la générosité ».
Caroline Diard, ICN Business School
Après quelques semaines seulement de négociation, les partenaires sociaux ont abouti, le 26 novembre 2020, à la conclusion d’un nouveau projet d’Accord national interprofessionnel (ANI) « pour une mise en œuvre réussie du télétravail ».
Ce projet de texte, déclenché par l’essor du télétravail lié à la pandémie mondiale de Covid-19, se distingue des précédents accords sur le sujet (ANI de 2005 et ANI « encadrement » de février 2020) par l’accent mis sur les risques pour le télétravailleur : isolement, perte de lien social, charge de travail, hyperconnectivité, etc. Il s’agit là de préserver la relation de travail en insistant sur la prévention du risque d’isolement des télétravailleurs.
Autre élément notable, l’ANI s’intéresse à la relation managériale : formation, accompagnement et développement des compétences, etc. Le manager joue en effet un rôle essentiel dans la mise en œuvre opérationnelle du télétravail. C’est pourquoi le texte insiste sur la nécessité d’assurer la montée en compétences des salariés comme des managers face aux évolutions engendrées par le télétravail.
Un ouvrage clair et concis où, à travers l’analyse des différentes causes et caractéristiques du burn-out, l’auteur brosse le portrait du malaise de la postmodernité.
Pascal Chabot
Presses universitaires de France (PUF) , 156 pages
Le choléra des temps modernes
Il faut d’abord noter le style fluide et précis de ce texte qui permet de distinguer, au cœur de ce phénomène complexe et multifactoriel qu’est le burn-out, les différents éléments qui le composent. Le lecteur sera également surpris par les premières pages du livre qui lui donneront l’impression de lire un roman. Le détail de la description de cette femme qui tout à coup éclate en sanglots au volant de sa voiture, arrêtée sur la bande d’arrêt d’urgence d’une autoroute, n’est en effet pas sans rappeler quelques scènes du Hussard sur le toit où Giono dépeint ces corps vidés, déformés par le choléra, suintant leur mal de tous côtés. Analogie dans le style donc mais peut-être aussi sur le fond tant il est tentant de faire du burn-out le choléra des temps modernes.
Lire la suite : Global burn-out : syndrome d’une idéologie de l’absurde
Un article du journal Challenge
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