Si vous vous êtes intéressé à la feuille annexée au bulletin de paye de décembre 2017, vous avez pu lire en préambule:
« Depuis de nombreuses années, la prévention des risques psychosociaux liés au travail, la préservation de la santé physique et mentale des salariés, la lutte contre toute forme de violence au travail et la qualité de vie au travail constituent des axes majeurs de la politique sociale et la prévention des risques engagée par la direction de notre Entreprise. »
Que la chose est bien dite, et avec une exhaustivité forçant le respect. Mais un discours fait-il la réalité ?
Ne serait-ce pas là un usage abusif de la « méthode Coué » dont la direction ferait preuve dans son introduction ?
La CFDT se veut force de proposition et souhaite aller de l’avant, au profit de l’ensemble des salariés.
Mais peut-on avancer sérieusement, sans réagir à ce discours ?
Notre entreprise, malgré ces déclarations angéliques débordantes de bonnes intentions, est dans les faits, très éloignée de l’image qu’elle souhaite véhiculer.
Chaque salarié peut malheureusement le constater, au travers de sa situation ou celles de ses proches collègues :
La préservation mentale des salariés :
- La surcharge organisée des services administratifs.
- La compression des temps d’interventions.
- La pression permanente du chiffre.
La lutte contre toute forme de violence au travail :
- Le harcèlement des salariés qui souhaitent simplement le respect des temps de travail.
- Le harcèlement incessant des élus.
- L’abus des CDD pour des postes stables.
La qualité de vie au travail :
- Le manque de reconnaissance, parfois même le mépris.
- La non prise en compte des « temps de déplacement » pour le conseil, les formateurs, le LEM, les intervenants.
Ne parlons même pas des multiples procédures judiciaires à l’encontre des CHSCT qui souhaitent réaliser une expertise RPS.
L’entreprise semble vouloir évoluer et adopter peu à peu les standards sociétaux. Mais à quel rythme et comment ?
La prévention des risques psychosociaux est considérée actuellement comme une contrainte administrative qu’il faut traiter tous les cinq ans.
Si la prévention des Risques Psychosociaux et la QVT paraissent si peu développées dans la politique sociale de l’entreprise, c’est peut être que la politique sociale de l’entreprise est elle-même allègrement écrasée par l’importance donnée aux chiffres.
Ceci étant dit, il faut construire aujourd’hui l’entreprise de demain, et œuvrer ensemble pour la mise en place de solutions globales et pérennes.
La CFDT est partisane d’une politique sociale ambitieuse, qui ne se limite pas à quelques mesures sur un plan d’action minimaliste. Les évolutions que nous avons connues, matérielles et organisationnelles, n’intégraient pas de composante sociale à la hauteur des enjeux.
Cet engagement vers la QVT ne peut poindre assurément que s’il émane de la direction nationale, dans le cadre d’un projet d’entreprise, avec une forte volonté d’atteindre des objectifs qualitatifs.
La QVT est en outre un levier de performance et de croissance considérable, notamment dans notre entreprise où l’humain est la seule ressource productive.
Une entreprise ne peut pas être en bonne santé si ses salariés ne sont pas bien au travail.
L’enquête réalisée par la direction va dans le bon sens et pourrait permettre une meilleure visibilité de l’état d’esprit des salariés.
La CFDT encourage donc vivement l’ensemble des salariés à participer massivement à l’enquête organisée par la direction, en toute honnêteté et objectivité.
C’est un moment rare d’expression qu’il faut prendre le temps de saisir pour l’intérêt général.