L'Apave a entamé, tel un bernard l'hermite, son changement de coquille.
But avoué, réduire les coûts de structure en réduisant les surfaces.
Un fichier a été transmis à la coordination des CHSCT consultée sur le projet. Il est question de déménagement, fermeture, vente, regroupement, travaux, mais aussi de rester en l'état.
Des sites pilotes à Toulouse et à Saint-Quentin ont démontré tous les avantages et inconvénients du projet.
Mais en quoi consiste ce projet qui ne concerne pas que les bâtiments, mais impacte aussi les conditions de travail du personnel sédentaire et itinérant, et même la composante hiérarchique ?
-
Mise en place du "flex-office" consistant à supprimer tout bureau ou emplacement dédié à des personnes. En arrivant, on prend un siège et une table disponible (s'il y en a)
-
Mise en place d'open-spaces, plus de locaux cloisonnés, un grand espace, avec néanmoins des cocons pour s'isoler et téléphoner par exemple (c'est plus pratique que d'aller aux toilettes)
-
Une optimisation des surfaces de travail génératrice de gain financier en particulier au travers de la vente des biens immobiliers dont l’Apave est propriétaire
-
Des locaux neufs ou rénovés "permettant de véhiculer nos valeurs et notre image de marque à travers nos locaux" dixit la direction.
-
Gagner en "agilité" et en flexibilité. "Ces environnements de travail permettront de s’adapter à l’activité, d’absorber la croissance et d’améliorer les conditions de travail des employé(e)s" dixit la direction.
-
La formation externe n'est pas concernée.
-
100% des agences devraient être impactées d'ici 2025.
Au vu de l'expérience des 2 agences test, la réaction des salarié(e)s s'est faite en plusieurs étapes:
-
Chic, on va quitter ces vieux locaux vétustes pour des bureaux tout neufs;
-
On emménage enfin dans un bâtiment moderne, qui fait XXI siècle.
-
Zut, on n'a plus de bureau attitré, on ne retrouve personnes, y'en a marre de devoir tout plier à midi et le soir, c'est trop bruyant on entend toutes les conversations, les jours de réunion, il n'y a plus de place,....
Le vrai point positif est la perspective de voir certaines de nos agences vétustes réhabilitées et enfin sorties de leur jus.
Pour le reste, le concept et la conduite de cette mutation d’entreprise négligent l’impact sur les conditions de travail et la santé des salariés qui
«essuieront les plâtres ».
Les CHSCT avec notamment les élus CFDT, les experts, la Carsat, se sont penchés sur ce projet qui reste d'une opacité lumineuse.
-
La Carsat Midi Pyrénées, inquiète de la capacité de la direction Apave à anticiper, à accompagner le changement et à prévenir les RPS associés, exaspérée par la non prise en compte de leurs recommandations et de celles de l’expert, place l’Apave sous le coup de sanctions financières (injonction du 25/07/2019)
-
Le 27/06/2019 l’expert Indigo désigné par le CHSCT Sud-Ouest d’Apave Sudeurope rappelle à la direction que « les besoins métiers sont incompatibles avec le concept »
-
Depuis le 17/09/2019 une nouvelle expertise est en cours au niveau national, et ce en dépit de la volonté manifeste de la direction de masquer la lisibilité de ce projet par des informations non consolidées et de fréquents revirements.
A ce jour la direction annonce qu’avant 2025, sur Sudeurope :
-
16 agences vont déménager
-
4 agences vont être regroupées
-
2 agences seront tout simplement fermées…
La CFDT Apave a toujours placé la sécurité et la santé au travail au centre de ses revendications, la considérant comme essentielle à la performance de l’entreprise.
Nous vous tiendrons au courant des évolutions de ce dossier qui aura des impacts importants pour de nombreux salarié(e)s.